6 septembre 2008
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21:46
Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie. Le
reste, si le monde a trois dimensions, si l'esprit a neuf ou douze catégories, vient ensuite. Ce sont des jeux; il faut d'abord répondre.
Albert Camus, Le mythe de Sisyphe
5 septembre 2008
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18:28
Je viens d'apprendre le suicide d'une de mes connaissances. Ce n'était pas à proprement parler un ami, mais quelqu'un que je connaissais et appréciais. Il arrive parfois qu'on côtoie ainsi
des gens avec lesquels on a ce que j'appellerais un "amitié implicite". Inutile de l'expliciter, chacun sait à quoi s'en tenir, chacun sent la complicité, instinctivement.
Je le croisais souvent et c'était un type enthousiaste, passionné et souriant. Juste avant mon départ en congés, nous nous étions croisés une fois de plus et souhaité joyeusement de bonnes
vacances. C'est la dernière fois que je l'ai vu.
Toute la journée, je n'ai pu m'empêcher de repenser à ce dernier échange. J'ai encore devant les yeux son visage souriant, avec ses lunettes, sa barbiche et cette éternelle mine de gamin
espiègle.
Que peut-il se passer dans la tête de quelqu'un qui décide de quitter volontairement ce monde flottant? On ne le saura sans doute jamais. On pourrait spéculer - et c'est déjà le cas- sur les
raisons de son suicide: professionnelles, personnelles, sans doute un mélange des deux. On ne saura jamais quel a été le déclencheur final du geste funeste.
Curieusement, alors que je ne savais encore rien, j'ai vu hier un papillon blanc sur lequel j'ai écrit un haïku. Or, les papillons représentent pour les Japonais les âmes des morts, surtout les
blancs (couleur de deuil en Orient).
Ce soir, j'en ai aperçu un second. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agit peut-être de l'âme de cet ami venu me sourire une dernière fois. Puisses-tu avoir trouvé la paix, François, où que tu
sois à présent.
sous la pluie battante
un petit papillon blanc
a perdu son ombre
Yamasemi
-
dans
Au quotidien ...
4 septembre 2008
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crépuscule blême -
un petit papillon blanc
erre sur la vigne
3 septembre 2008
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21:09
Le temps s'est dégradé brutalement. Nuages, pluie, grisaille et fraîcheur ... Sale ambiance pour la rentrée. Après un été en demi-teintes, l'automne arrive déjà.
à travers les nuages
le disque décoloré
d'un soleil distant
2 septembre 2008
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soir de septembre -
entre les sifflements du vent
celui du bouvreuil
1 septembre 2008
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les poches pleines
de feuilles et de petits cailloux -
cadeaux de mon fils
Yamasemi
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Au quotidien ...
29 août 2008
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séductrice en diable
elle réclame un baiser -
elle a seize mois
28 août 2008
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crépuscule d'été
en rond au pied du gros platane
treize corbeaux
27 août 2008
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21:55
Ca y est, j'ai fini mes portes.
Bien sûr, il reste sans doute quelques retouches, et je garde les fonds de pot à portée de la main, mais l'essentiel est fait, enfin.
Pour la dernière fois, j'ai ouvert le pot de peinture jaune au couvercle cabossé à force d'avoir été refermé à coup de tournevis. C'est peut-être pour ça que j'ai maintenant un pot à musique.
coup de tournevis -
le pot de peinture s'ouvre
dans un bruit de gong
Un petit clin d'oeil au passage à mes amis de l'
Association française de haïku, dont la revue s'appelle justement Gong!
Yamasemi
-
dans
Au quotidien ...
25 août 2008
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Une personne qui n'a jamais commis d'erreurs n'a jamais innové.
Albert Einstein